INTEGRATION DES REFLEXES ARCHAÏQUES
Les réflexes archaïques ? C’est quoi ?
Si vous êtes parents, vous en avez déjà entendu parler. Mais si ! Rappelez-vous ! A la naissance de votre enfant, quand le médecin l’a soulevé par les aisselles et qu’il s’est redressé et mis à marcher, un pied devant l’autre ! Ou quand, durant les premiers mois de sa vie, bébé vous agrippait fermement le doigt, ou les cheveux, ou tout autre chose mise dans sa paume.
Hé bien, les réflexes de la marche et d’agrippement (ou grasping) sont des réflexes archaïques.
A quoi servent-ils ?
La plupart des réflexes archaïques apparaissent dès la vie fœtale. Leur présence à la naissance est le signe du bon développement du système nerveux.
Les réflexes archaïques et les réflexes de vie constituent la base du développement de tout être humain. Ils sont essentiels à la survie du bébé (naître, se nourrir, se protéger), mais aussi à son développement moteur. C’est à force de répéter les mouvements réflexes que le bébé va progressivement renforcer son tonus musculaire, apprendre à se mouvoir et coordonner ses mouvements, notamment à contrôler sa tête indépendamment du reste du corps, mais également qu’il va créer de nouvelles connexions neuronales.
Pourquoi vouloir les intégrer, si ça se fait naturellement ?
Il arrive (pour diverses raisons et notamment si le bébé est entravé dans sa motricité) que des réflexes archaïques ne s’intègrent pas. Ils vont alors venir parasiter le fonctionnement de l’enfant et même de l’adulte, et affecter les compétences dans les sphères sensori-motrice mais également cognitive (processus mentaux en jeu dans l’acquisition des connaissances) et émotionnelle (sécurité intérieure, résistance au stress, confiance en soi, capacité d’adaptation, capacité à faire des choix, compétences relationnelles).
En outre, pour bloquer le mouvement réflexe qui le parasite dans ses activités, l’enfant, ou l’adulte, met en place, inconsciemment, des stratégies posturales de compensation, comme s’assoir en W au sol, s’assoir en tailleur sur une chaise ou avec un genou replié sous la fesse, enrouler ses jambes autour des pieds de la chaise, tourner sa feuille à la perpendiculaire quand il écrit, marcher les pieds vers l’intérieur… Si l’enfant parvient à rester concentré sur sa tâche, c’est au prix d’efforts considérables puisqu’il doit mobiliser son énergie et ses capacités attentionnelles à la fois sur la tâche à effectuer et sur la stratégie compensatoire.
En cas de réflexes archaïques non intégrés, il est possible, à tout âge, de les intégrer, permettant alors à la personne d’avoir accès à toutes ses ressources et d’atteindre son plein potentiel d’apprentissage.
Pour qui ?
Pour les bébés et les bambins (0-4 ans)
qui rencontrent une ou plusieurs des difficultés suivantes, qui peuvent être des signes d’un réflexe non intégré :
Votre bébé :
-a du mal à téter
-pleure souvent sans raison apparente
-vous semble trop en flexion ou trop en extension
-pleure quand vous le placez sur le ventre ou sur le dos
-contracte ses abdos pour essayer de se relever
-tarde à se retourner, à ramper ou à marcher à quatre pattes
-marche à quatre pattes de façon asymétrique (n’utilise qu’une seule jambe)
-marche sur les fesses
-sursaute au moindre bruit (au-delà de 3 mois)
-tourne la tête toujours du même côté (si vous remarquez cela, pensez dans un premier temps à consulter un ostéopathe ou un kiné)
Votre bambin (0-4 ans)
-n’a pas ou peu rampé, marché à quatre pattes
-marche sur la pointe des pieds
-tombe souvent
-ne met pas ses mains devant lui quand il tombe
-a des accès de colère surdimensionné
Pour les enfants, les adolescents, les adultes
qui rencontrent une ou plusieurs des difficultés suivantes, qui peuvent être des signes d’un réflexe non intégré :
Difficultés cognitives
- Manque d’attention et de concentration
- Difficultés de lecture
- Difficultés de raisonnement et de logique
- Difficultés d’orientation spatio-temporelle
- Difficultés d’organisation
Difficultés émotionnelles
- Timidité excessive
- Stress permanent (sursaut au moindre bruit)
- Difficultés à réguler ses émotions (hypersensibilité émotionnelle), susceptibilité, accès de colère
- Ne regarde pas dans les yeux en parlant
- Difficulté à dire « non », à s’affirmer
- Accepte mal les changements
Difficultés sensori-motrices
- Hypersensibilité sensorielle (hyperesthésie)
- Difficile sur le plan alimentaire
- Mal des transports
- Tension des mâchoires, bruxisme (grincement des dents pendant le sommeil)
- Problèmes d’élocution
- Posture voûtée
- Énurésie (pipi au lit)
- Perte d’équilibre
- Maladresse
- Agitation
- Met tout à sa bouche
- Mauvaise coordination
- Difficulté pour mâcher, manger des morceaux
- Difficultés de graphisme et d’écriture (dysgraphie) (tient mal son stylo, n’écrit pas sur la ligne…)
Avec quels outils ? quelles méthodes ?
Des professionnels de l’éducation et de la santé ont mis au point différentes techniques corporelles innovantes permettant d’intégrer les réflexes archaïques.
La méthode RMT® (Rythmic Movement Training) a été développée par le psychiatre suédois Harald Blomberg, à partir des travaux de la photographe suédoise Kerstin Linde, spécialiste du mouvement, qui, suite à ses observations sur la façon dont les nouveau-nés bougeaient, avait mis au point un programme de mouvements imités des mouvements naturels et spontanés des bébés.
L’Australienne Moira Dempsey, spécialisée en kinésiologie éducative du développement, a développé une version éducative du RMT® (à visée plus thérapeutique) et ouverte sur l’international, le RMTI® (Rhythmic Movement Training International). Il s’agit de la méthode à laquelle je me suis formée.
Ces deux méthodes utilisent, en plus des mouvements passifs et actifs, des pressions isométriques douces issues des travaux de Svetlana Masgutova, docteur en psychologie russe, fondatrice de la méthode MNRI® (Masgutova Neurosensorimotor Reflex Integration).